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La compétition qui se met en place au xvie siècle en Occident entre protestants et catholiques pousse chaque camp à accorder une attention particulière à la formation des cours et des esprits, jugée stratégique par tous, ainsi qu'en atteste par exemple la réorientation rapide de l'activité des premiers jésuites. Avec d'autres facteurs (le renouvellement des paradigmes intellectuels au moment de l'humanisme, les nouvelles attentes de la monarchie et les nouveaux critères de sélection des élites sociales), cette compétition confessionnelle apparaît alors comme un puissant moteur de développement de l'offre éducative. Le lien privilégié entre protestantisme et éducation est devenu un lieu commun, ainsi que l'idée d'une meilleure alphabétisation protestante. Mais, curieusement, peu d'études récentes ont cherché à en démontrer la véracité. Les pratiques éducatives réformées réelles sous l'Ancien Régime sont en fait mal connues, d'autant qu'elles diffèrent beaucoup, depuis les débuts difficiles du xvie siècle, au temps plus calme de l'édit de Nantes puis à la clandestinité du xviiie. Ce volume cherche à les éclairer, depuis la première éducation à l'enseignement dispensé dans les académies, toujours en se demandant s'il est possible d'établir un lien entre une confession et une forme particulière d'éducation. Afin d'y parvenir, des spécialistes de l'histoire de l'éducation et de l'histoire du protestantisme se sont réunis lors d'un colloque tenu à Lyon les 11 et 12 octobre 2013. Ce sont les actes de cette rencontre qui sont reproduits ici.