L'ordre physique des choses et la langue de la poésie, le visible et le nom : dans l'histoire et l'odyssée de ce rapport, ce livre mène des enquêtes,... > Lire la suite
L'ordre physique des choses et la langue de la poésie, le visible et le nom : dans l'histoire et l'odyssée de ce rapport, ce livre mène des enquêtes, opère des rapprochements : la lumière, les astres, l'eau, les
nuages, le feu, les plantes, les animaux habitent depuis toujours la poésie, ils sont la matière et la respiration de sa langue. À une idée de la phusis vivante, telle qu'elle apparaît chez Empédocle et Lucrèce et encore chez les romantiques, s'ajoute et se superpose le sentiment de la condition « créaturale » par lequel le Cantique de frère Soleil inaugure la littérature italienne. Si la nature est devenue aujourd'hui opaque, inconnaissable, lointaine, il est possible d'en ressentir encore l'énergie, le rythme grâce aux poètes. Ces fragments d'une « physique poétique » voudraient poser à nouveau, et, pour ainsi dire, déployer une question du jeune Leopardi qui semble adressée à notre temps : comment habiter la nature dans un monde dénaturé ?
Antonio Prete est un des critiques et essayistes italiens les plus importants de ces dernières décennies. Né dans la province de Lecce, il vit et enseigne la littérature comparée à l'université de Sienne. Il est l'auteur de deux livres sur la poésie et la pensée de Leopardi, Il pensiero poetante (Feltrinelli, 1980) et Finitudine e infinito (Feltrinelli, 1998), ainsi que d'un volume de nouvelles, L'imperfezione della luna (Feltrinelli, 2000). Il est également traducteur (Gide, Jabès, et surtout Baudelaire) et dirige la revue littéraire Il Gallo silvestre.