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Apparue au milieu du xve siècle, la presse à caractères mobiles de Gutenberg fait rapidement de l'imprimé religieux un vecteur essentiel des idées de la Réforme et de la Contre-Réforme. Mais une autre révolution est en marche : on assiste à la naissance d'un véritable marché, dont s'emparent autant les hommes d'Église - qui multiplient les commandes, Luther en tête - que les professionnels de l'imprimerie et de la librairie, à l'instar de la dynastie des Cramoisy. Si les imprimeurs doivent faire face à de véritables défis techniques (imprimer en grande quantité, imprimer des illustrations ou des partitions), ils profitent aussi de la manne financière qui les accompagne. D'autre part, un véritable circuit de distribution voit le jour, parfois très officiellement (avec la mise en place de l'Imprimerie royale en France), parfois de façon clandestine (pour apporter en Angleterre les traductions interdites du Nouveau Testament). Enfin, la production se diversifie, fournissant aux fidèles des textes pour accompagner leur foi, comme les Gesangbücher allemands, et au clergé des ouvrages pour encadrer ses pratiques, comme les rituels français. De la France à l'Espagne en passant par l'Allemagne et l'Angleterre, onze spécialistes du fait religieux s'intéressent aux imprimés en tant qu'objets. Exemples à l'appui, ils présentent les différents acteurs qui ont favorisé la production et la diffusion de ces ouvrages, ainsi que la grande diversité des livres concernés.