Quand une situation coïncide, qu'elle est en adéquation avec elle-même, elle est portée à se satisfaire de son adéquation et s'y enlise. Il faut... > Lire la suite
Quand une situation coïncide, qu'elle est en adéquation avec elle-même, elle est portée à se satisfaire de son adéquation et s'y enlise. Il faut donc défaire cette coïncidence qui se fige - ou dé-coïncider - pour y rouvrir des possibles et la remettre en chantier. De là que la dé-coïncidence ne projette pas de modèle, ne vise pas à établir un nouvel ordre, à faire surgir un nouveau monde. Elle n'est pas plus une « méthode », ne se programmant pas, qu'une « recette » qu'on ne ferait qu'appliquer. La dé-coïncidence est un art d'opérer : en détectant dans chaque situation bloquée dans son adéquation comment la fissurer, elle y re-déploie du même coup un avenir. En quoi la dé-coïncidence est de terrain, ne pose pas de principe, mais est d'emblée effective. Or c'est cette opérativité de la dé-coïncidence qui est montrée à travers champs dans les textes de ce volume, tous issus d'un séminaire de l'association Dé-coïncidences. On la constate à l'ouvre en y passant du droit à la théologie, de l'économie à la psychanalyse, de la musique au dessin comme à la peinture, ou du management à l'environnement ; ou bien des leçons du vivant à des réflexions sur la traduction, de la mise en scène théâtrale au cinéma comme au journalisme ; ou bien encore du dérèglement climatique à la ville-machine, des études de genre au destin de l'Europe. Sans oublier le champ même de la philosophie s'interrogeant alors sur ses propres raidissements y bloquant la pensée. Autant d'entrées dans une pratique particulière, mais qui font signe vers une stratégie commune : comment retrouver une initiative dans ce qui devient conforme et coïncidant et, par là, s'immobilise. On y verra du même coup comment ré-activer le politique dans la Cité.