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Après plus de deux décennies de croissance soutenue, le Cameroun connaîtra, dès le milieu des années 1980, un arrêt de croissance puis la récession; entre 1985 et 1993 le PIB a chuté de 35 %. Des causes internes et externes justifient ces performances. En raison de la chute concomitante des cours des produits de base et des politiques macro-économiques suivies, le prix du café baisse de plus de 40 % entre 1988-1990, celui du cacao de plus de 20 % pendant la même période, on note l'augmentation du déficit, de la baisse de la production industrielle et ce dans un environnement socio-économique trouble. L'économie n'a pas réagi de manière appropriée à ces retournements de tendances, à cause, entre autres, de l'absence d'un secteur privé réagissant à la conjoncture internationale et des faiblesses structurelles, qui exigeaient une réorientation stratégique. Les problèmes structurels existent au niveau des branches de production, du cadre réglementaire et institutionnel, des structures de financement (banque et assurance). L'essentiel des incitations est orienté vers l'agriculture de rente et le secteur industriel formel qui emploient moins du quart de la main-d'ouvre. Les activités du secteur informel échappent à presque toute attention stimulante des politiques. C'est pourtant ce secteur qui a le mieux réagi aux retournements de tendances, mettant en exergue des canaux encore très peu étudiés, qui permettent de produire en zone rurale et d'assurer la distribution jusqu'aux centres urbains. C'est dans ce secteur qui regroupe plus des trois quarts des actifs que des emplois ont pu être créés depuis le milieu des années 1980.