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Pour Mallarmé, l'expérience du réel est trop subtile et trop complexe pour être communiquée par le langage courant, l'« universel reportage ». Le poète, cédant l'initiative aux mots, permet au dire de retrouver sa virtualité par un jeu infini de correspondances. À la tradition de l'énonciation claire et directe, chère à Boileau et à ses successeurs, il oppose une poétique de l'allusion, de la suggestion et du mystère.
Chantre de la modernité, le poète symboliste lance un défi au lecteur : en faisant appel à son imagination créatrice, c'est à lui de déchiffrer le sens du poème. Car « nommer un objet, écrit Mallarmé, c'est supprimer les trois quarts de la jouissance du poème qui est faite de deviner peu à peu : le suggérer, voilà le rêve ».