Hiroshima : dès qu'on a connu le nom de cette ville, elle est devenue un symbole, en disparaissant. Quelque chose en l'homme en est né, et quelque chose... > Lire la suite
Hiroshima : dès qu'on a connu le nom de cette ville, elle est devenue un symbole, en disparaissant. Quelque chose en l'homme en est né, et quelque chose en lui est mort, du même coup. Comme de toutes les peurs et de tous les mythes, la poésie s'est saisie de la bombe atomique, comme elle s'était saisie plus tôt de l'An Mil, avec son cortège d'hallucinations collectives, ou de l'Apocalypse, avec les allusions aux Écritures.
Cet ouvrage, composé d'un choix de poèmes sur la bombe atomique, quarante ans après l'explosion, ne se veut pas une anthologie, raisonnée ou même équilibrée. Il donne quelques exemples, en omet d'autres, et se présente comme une sorte de prise de température.
La poésie n'est pas toujours aussi explicite, ou aussi dramatique. Hantée par les effets physiques de la bombe, il lui arrive de soumettre le langage à la fusion, comme à la fission.
Demain, il s'écrira d'autres poèmes, sur ce qui n'est ni un phénomène, ni un accident : un état permanent, avec lequel il convient pour nous de trembler.