Planteurs en Indochine française

Angevin, né à Cheffes-sur-Sarthe près d'Angers, Raoul Chollet part aussitôt démobilisé, après la guerre de 1914-1918, pour la Malaisie. C'est là qu'il fait ses débuts de planteur, dans le Selangor, puis dans le Pahang. À partir de 1924, il est en Indochine, d'abord dans les plantations de Cochinchine, ensuite au Cambodge, où il crée la plantation de Snoul. En 1925, l'écrivain Georges Le Fèvre, dans son livre « L'épopée du caoutchouc », faisait ainsi le portrait de Raoul Chollet : « Un chef.
Cela se voit sur son visage. Une intelligence et des bras. Une voix nette et un rire sonore. Et je ne sais quelle évidence dans le regard, quelle volonté dans la poitrine. À l'âge où l'on obéit, ce jeune homme commandait. C'était un chef. » Une vie de planteur, au cours de laquelle 7 000 hectares de jungle ont été débroussés et plantés d'hévéas. Ce livre a pour but de réfuter les accusations qui ont été portées par des intellectuels engagés - et certains politiques - à l'encontre de la France, concernant l'ouvre qu'elle a accomplie en Indochine.
Après avoir rappelé - dans ses grandes lignes - ce que fut la remarquable action civilisatrice et humanitaire de la France, l'auteur traite longuement de ce qu'était la vie d'une plantation au Cambodge, celle de Snoul, dans la province de Kratié, qu'il a lui-même créée, et qu'il eut le privilège de conduire jusqu'à sa mise en valeur, pendant 19 ans. Peu de planteurs eurent ce privilège. Mais l'invasion japonaise passe sur l'Indochine.
Désormais, la question se pose, qu'adviendra-t-il de l'Indochine française ? Raoul Chollet quitte l'Indochine en 1946.