Cette poésie, qui pourrait être violente, en vérité se fait violence, afin de contenir le cri ; encore celui-ci est-il proféré par délégation... > Lire la suite
Cette poésie, qui pourrait être violente, en vérité se fait violence, afin de contenir le cri ; encore celui-ci est-il proféré par délégation aux pierres. Jeanne Benguigui, qui semble ressentir le cours de la vie comme l'action d'une fontaine pétrifiante, se tient aux écoutes de ce qui brise la coquille. Alors, le cri est percée, délivrance, et victoire, qui permet au chant de se manifester, pour s'ouvrir au monde et y ouvrir le poète. Car Jeanne Benguigui a le don lyrique, et le besoin de l'épanchement, sous sa grande concision expressive. Ses poèmes naissent dans la contradiction d'un attachement organique à ce monde et d'un désir éperdu de purification, ce que résume « lapidairement » le beau titre de ce recueil : pierres criant de soif.