Aux petits matins de la Côte d'Azur, on se souvient de vieilles amours et de gloires sans lendemain. Parfois, parce qu'on a mal à l'âme et aux tripes,... > Lire la suite
Aux petits matins de la Côte d'Azur, on se souvient de vieilles amours et de gloires sans lendemain. Parfois, parce qu'on a mal à l'âme et aux tripes, on se souvient uniquement de s'être souvenu, mais de quoi ? Bien sûr, on se berce d'illusions, entre deux clients, deux pourboires, deux manières d'avaler la même indifférence. On avait des amours féminines ; on a désormais des amours masculines, plus ou moins réussies. On se survit ou on revit : il faut peu de choses pour distinguer le néant de l'éphémère exaltation. Sur ce thème, qui volontairement se ressasse se transvase, dirait-on Christian Estèbe a écrit comme on écrit un slow fox. Poésie et désenchantement font bon ménage. Entre Ravel et Ellington, il y a là un assez unique frisson.