A la jointure du roman écrit à la première personne et de l'autobiographie, le roman personnel, de Chateaubriand à Fromentin, de René à Dominique,... > Lire la suite
A la jointure du roman écrit à la première personne et de l'autobiographie, le roman personnel, de Chateaubriand à Fromentin, de René à Dominique, pose une question moderne : la fiction serait-elle un laboratoire d'expérimentation de la subjectivité qui puisse contester à la démarche autobiographique l'exclusivité de la connaissance de soi ? A quelles conditions la fiction peut-elle dire la vérité ? Un romancier ne soutiendrait-il de son autorité la cause de l'illusion que pour en faire la forme visible du vrai ?
Sur la base d'un corpus comptant une quinzaine de romans autobiographiques, Véronique Dufief-Sanchez montre l'émergence du genre au gré de grands textes, comme Obermann ou Adolphe, la réitération du procédé par quelques épigones, parmi lesquels on trouve Custine ou Du Camp, et enfin la floraison du genre sous la plume d'auteurs aptes à concevoir de véritables romans de l'écrivain, avec la Confession d'un enfant du siècle ou Novembre. Contribution à l'histoire du roman au XIXe siècle, l'intérêt majeur de cette étude est de faire voir combien le roman personnel présente dans le mouvement même de la fiction une réflexion philosophique sur la fiction.