Philippe Séguin intéresse et dérange. Le quatrième personnage de l'État donne le sentiment de cultiver sa marginalité, de ne s'épanouir qu'à contre-courant.... > Lire la suite
Philippe Séguin intéresse et dérange. Le quatrième personnage de l'État donne le sentiment de cultiver sa marginalité, de ne s'épanouir qu'à contre-courant. Solitaire et secret, il se meut dans un monde où les fauves chassent en meute. Tribun sombre, volontiers Cassandre, il ne résiste pas aux bons mots assassins. Complexe, contradictoire, il séduit à gauche et s'allie avec Pasqua, au risque d'être taxé de populisme, voire d'opportunisme. Son itinéraire atypique l'a mené d'une enfance tunisienne aux sphères du pouvoir. Cadet de la droite dans les années 80, il s'est taillé un espace à lui, guerroyant contre le traité de Maastricht, ferraillant au RPR contre Chirac avant de le mener à l'Élysée. Derrière les coups de griffe et les coups de gueule, y a-t-il chez Philippe Séguin la recherche d'une cohérence, l'élaboration d'une doctrine ? Il emprunte à Clemenceau, Mendès France ou de Gaulle, mais l'ambition de ce hussard de la République reste de devenir Philippe Séguin.