Les Balkans furent toujours divisés par une ligne de fracture entre l'Ouest et l'Est, entre l'Empire romain et les " barbares ", entre les catholiques... > Lire la suite
Les Balkans furent toujours divisés par une ligne de fracture entre l'Ouest et l'Est, entre l'Empire romain et les " barbares ", entre les catholiques et les orthodoxes, entre l'Autriche-Hongrie et l'Empire ottoman, entre le monde capitaliste et le bloc communiste, entre les Serbes et les autres Yougoslaves. Après la chute du communisme et l'éclatement meurtrier de la Yougoslavie, tous ces peuples si différents par leur histoire et leur culture expriment pour la première fois le désir de vivre ensemble, en paix au sein de l'Union européenne. Peuples autochtones issus de l'Antiquité, Grecs, Albanais, Roumains et Valaques ; Slaves, majoritaires dans la péninsule mais divisés entre sept nations et trois religions ; envahisseurs venus de l'Est (Ottomans, Magyars des Carpates) ou réfugiés (Saxons de Transylvanie, Lipovènes russes du delta du Danube, Tatars, Turcs chrétiens, Tsiganes, Juifs sépharades d'origine ibérique et Karaïtes khazars) : par-delà la variété de leurs cultures et leurs perpétuels conflits, tous ensemble ont formé une identité balkanique, qui se révèle à travers une mentalité, une façon de vivre, de se nourrir, de s'habiller, de danser, de prier, un patrimoine de coutumes, fêtes, légendes et croyances, une expression linguistique spécifique (vocabulaire commun, proverbes).
Michel Praneuf, journaliste, ethnologue, linguiste et traducteur, travaille surtout sur les minorités ethniques. Il a dirigé la rédaction du magazine Balkan à l'époque du conflit yougoslave.