Le 22 octobre 1977, un seul titre à la « une » des journaux : un milliardaire arabe vient de racheter le « France ». Et se déchaînent aussitôt... > Lire la suite
Le 22 octobre 1977, un seul titre à la « une » des journaux : un milliardaire arabe vient de racheter le « France ». Et se déchaînent aussitôt des commentaires aigres doux à fort relent de racisme. Chacun en oublie que le navire, désarmé, est depuis des mois à l'abandon et qu'un ministre français est à l'origine de ce rachat. Par préjugé, par ignorance, la France, une fois encore, est en retard d'une guerre. Là où elle s'obstine à ne voir que play-boys milliardaires, fortunes perdues au casino et appartements de luxe, se déroule un changement capital des donnés politiques et économiques de notre pays. Les émirs sortent de Harvard, les appartements cachent télex et ordinateurs, les play-boys sont des hommes d'affaires parmi les plus efficaces du monde. Que la France se rassure : l'invasion des pétrodollars ne la menace pas. Ils préfèrent aller ailleurs : aux États-Unis, en Angleterre, en Allemagne et en Italie. Et c'est bien là le drame. Cet ouvrage présente un bilan précis des échanges et des investissements franco arabes. Un bilan d'une faiblesse inquiétante qu'expliquent maladresses et erreurs des responsables politiques et économiques français. Or - et que cela plaise ou non -, il faut désormais compter avec le monde arabe. Une nouvelle puissance géopolitique est née, dont on peut déjà analyser les « grandes ambitions ». Ce nouveau monde a besoin, et envie, de collaborer avec l'Occident. Et, dans cette relation nécessaire, la France aurait pu - pourrait peut-être encore - avoir une place privilégiée. Comment admettre, par exemple, qu'en Algérie la France se soit laissée dépasser par les États-Unis ? Pour la première fois, et parce qu'il s'agit d'Arabes, l'argent aurait-il une couleur, comme le disait un homme d'affaires saoudien ? Un livre qui détruit bien des préjugés, bien des idées reçues.