Pendant sept années, de janvier 1939 à la fin de l'année 1945, les camps d'internement n'ont cessé de fleurir sur le territoire français. On en compte... > Lire la suite
Pendant sept années, de janvier 1939 à la fin de l'année 1945, les camps d'internement n'ont cessé de fleurir sur le territoire français. On en compte au moins deux cents, petits ou grands, durables ou éphémères, ruraux ou urbains. Comment interpréter un phénomène d'une telle ampleur ? S'agit-il d'un véritable mode de gestion des étrangers, des indésirables et des opposants politiques ?
Les premières mesures d'exception sont prises par la IIIe République finissante à l'encontre des réfugiés républicains espagnols. Elles sont amplifiées par le régime de Vichy, soucieux d'exclure de la Révolution nationale tous les partisans de l'anti-France, c'est-à-dire les rouges, les étrangers, les Juifs, les nomades et les francs-maçons. Elles débouchent en 1942 sur la participation de la police et de la gendarmerie française à la déportation des Juifs vers Drancy et Auschwitz. La dérive est vertigineuse. à chacun de ces moments, les camps d'internement ont occupé une place centrale. Sans eux, une répression d'une telle envergure n'aurait pas été possible. Quels sont donc ces camps ? Quel est donc ce « passé qui ne passe pas » ?
Leurs noms restent gravés sur le versant à l'ombre de notre histoire. Argelès, Gurs, le Vernet, Rivesaltes, Brens, Pithiviers, les Milles, Drancy... Faut-il les oublier ? Fait-il en parler ?