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Entre 1914 et 1918, la littérature populaire et de jeunesse met régulièrement en scène des enfants et des adolescents qui aspirent à se battre contre l'ennemi allemand. Leur engagement est pourtant illicite : l'âge minimum requis pour rejoindre l'armée est de 17 ans. Victime, fugueur, vengeur, frondeur, le personnage du combattant juvénile est d'autant plus apprécié du public que les romanciers savent tirer parti du patriotisme propre à la période. Mais ces auteurs cherchent également à peser sur l'opinion des lecteurs, sur leurs convictions. Entre littérature et propagande, ils rusent alors avec les contraintes réglementaires pour justifier les actions de leurs jeunes héros. Exhumant un corpus de romans, nouvelles, contes journalistiques ou historiettes, dont une grande partie, publiée dans des périodiques, était tombée dans l'oubli, Daniel Aranda propose dans cet ouvrage une analyse de ce personnage politiquement incorrect qu'est l'enfant-soldat. Véritable métaphore de la France en danger de mort des premiers mois du conflit, ce dernier sera concurrencé puis supplanté par la figure du « poilu », représentatif de la guerre de position des années suivantes. Une anthologie vient compléter cette étude, offrant à la lecture une trentaine de ces textes jusqu'alors introuvables.