On dirait un nom de plume. Ou de guerre. Un nom de lieu, peut-être ? Un endroit où l'on se rendrait : "Je me trouvais sur la route de Perasma..."
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On dirait un nom de plume. Ou de guerre. Un nom de lieu, peut-être ? Un endroit où l'on se rendrait : "Je me trouvais sur la route de Perasma..."
Mais non. C'est le nom d'une femme. Elle est grecque, musicologue et mariée. Elle porte un nom qui n'est pas répertorié dans les registres de l'état civil. Dans sa langue, perasma signifie "passage".
Avec elle, le narrateur, Pierrot Saturnin, qui est librettiste et qui vit dans un pays qu'il s'obstine à appeler l'Innommie, ne va pas vivre simplement une aventure amoureuse de plus, mais plutôt quelque chose qui ressemble à un premier amour sur le tard. Une enfance regagnée, lumineuse et cruelle. Une maladie de l'aube qu'on incuberait au crépuscule.
Un opéra aussi - puisqu'ils appartiennent tous les deux au monde de la musique - mais un opéra malade de ses notes et dont le chant se désagrégerait lentement au fil des rencontres des deux amants, à Jérusalem, à Budapest, ou dans la capitale de l'Innommie. Comme une maladie fatale et lente dont on ne sait si on veut vraiment guérir.
A la fin, il y a toujours autant de lumière.