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Texte intégral révisé suivi des biographies de Marc-Aurèle et d'Épictète. Édition enrichie des deux chefs-d'oeuvre de la philosophie stoïcienne: les "Pensées" de Marc-Aurèle et le "Manuel" d'Epictète. Marc Aurèle, à Carnuntum, écrit ses "Pensées pour moi-même" en douze livres, sans doute pour oublier le tumulte de la journée précédente, passée à se battre. Stoïcisme ? Certes, bien que son ouvre ne soit pas totalement un traité de philosophie stoïcienne - elle ne comprend ni le dogme impitoyable d'Épictète ni le ton professoral et théorique de Sénèque -, elle a quelque chose de tout à fait propre à Marc-Aurèle, c'est-à-dire la manière humaine, intime et émouvante dont il transforme la doctrine en un constant examen de conscience. Le constat de vanité et de caducité des choses le pousse à chercher une raison profonde à l'univers. Toute réalité est l'élément d'un organisme divin, unique, ordonné et harmonieux. L'homme, composé de trois principes: corps, âme, esprit, occupe une position centrale dans le cosmos. L'esprit, élément divin en chaque individu, guide son action. La prise de conscience de sa participation au divin doit ramener l'homme à sa vie intérieure, pour qu'il retrouve la paix. Du célèbre "Manuel" d'Epictète, recueilli par l'historien Flavius Arrien dans ses "Epicteti dissertationes", il ne nous reste que les quatre premiers livres. Considérant la notion de liberté, Épictète nous dit ici qu'elle est en soi le bien suprême. Toutefois, la liberté dont il est question n'est pas celle que nous accordent les circonstances extérieures, mais bien cette liberté qui naît au plus profond de notre personnalité. Elle se conquiert par degrés, par la volonté avec l'aide de la raison et de la sagesse. Pour le stoïcien, le bien est en effet une donnée de la conscience, et le sage, qui sait distinguer entre les deux formes de liberté, donnée ou conquise, est intégralement libre. Rien ni personne ne peut le priver de sa liberté.
Empereur et philosophe romain, Antonin Marc Aurèle est né à Rome le 26 avril 121 après J.-C., mort à Vindobona (aujourd'hui Vienne) le 17 mars 180 après J.-C.