Le génie politique français a créé, après chaque compétition électorale, deux types de vaincus : le vaincu qui gagne, et le vaincu qui perd. Le... > Lire la suite
Le génie politique français a créé, après chaque compétition électorale, deux types de vaincus : le vaincu qui gagne, et le vaincu qui perd. Le premier est, généralement, de gauche. Le second, de droite. Le vaincu de droite, habituellement, est majoritaire. Il a employé une grande partie de son talent, avant l'élection, à combattre ses propres amis qui sont très nombreux dans le pays. Il a mis une bonne volonté considérable à répondre aux sollicitations, cordiales et fermes, de son adversaire qui a choisi pour lui tous les thèmes de sa campagne : Vous allez me parler de cohabitation - le futur vaincu de droite s'y précipite ; Vous allez me parler de l'extrême droite - et il y va, coudes au corps ; Vous allez accepter l'ouverture, mais comment donc ! Le vaincu de gauche est fanfaron, car il trimballe glorieusement avec lui toute la quincaillerie de l'Histoire. La défaite est, pour lui, une imposture provisoire. Le vaincu de droite rase les murs. On le comprend d'ailleurs, puisque sa défaite le fait entrer dans une sorte de ténèbres médiatiques, où il est seul avec son immense et définitive culpabilité.