Douze mille suicides par an ! Un drame réputé inexplicable ? Les auteurs ne le croient pas. Patrick, Annie et quelques autres sont employés à des... > Lire la suite
Douze mille suicides par an ! Un drame réputé inexplicable ? Les auteurs ne le croient pas. Patrick, Annie et quelques autres sont employés à des niveaux divers dans l'ingénierie, les transports, la gestion et l'administration. Ils avaient entre vingt-deux et quarante ans, quand ils se sont connus au Phénix, Centre d'Accueil ouvert à ceux qui veulent mourir. Leur rencontre a débouché sur une parole autonome mettant en cause le discours officiel de l'institution. Elle les a exclus. Ce paradoxe leur a donné à réfléchir. Ils ont constitué un groupe de travail dont ce livre est la première expression. Leur expérience, leur vécu analytique, l'équivoque succès des recettes de mort de « Suicide, mode d'emploi » et la mode galopante de l'euthanasie, les a convaincus que le désir d'en finir n'était pas aussi spontané qu'on pouvait le croire. En fait, la perversion de l'institution ne serait qu'apparente. Les mécanismes sociaux attribuant à certains un rôle de bouc émissaire, leur inculqueraient un comportement suicidaire qui les contraindrait à se tuer lorsque l'étau se resserre. Le prétendu suicide serait donc l'assassinat de ceux qu'on peut appeler des objecteurs de culture, comme il y a des objecteurs de conscience, et pour les mêmes raisons. Cela expliquerait le vide du discours social sur ce thème et l'échec de toutes les politiques de prévention. C'est ce qu'expliquent les auteurs de Parole de (bouc) suicidaires : Cette vie passée à la sauver... Ils veulent vivre... Ils sont vivants... sauf Lili qui n'a pas pu résister.