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Les parlements d'Ancien Régime ont longtemps été considérés comme des opposants à la monarchie administrative et centralisatrice qui souhaitait unifier la France. Mais depuis quelques années, leur rôle est réinterprété. Une équipe internationale d'historiens et de juristes contribue ici au renouvellement des recherches sur les cours souveraines du XVIIIe siècle. Estimant que la France avait une constitution coutumière bien avant 1791, ils soulignent leur dimension représentative et analysent différemment leurs activités, procédures et discours. Les réformes fiscales, les remontrances et les lits de justice constituent des études de cas privilégiées. Ces moments d'affrontement permettent de saisir la mécanique parlementaire sur le vif et de renouer les fils ténus d'une culture politique associant le roi, la loi et la nation avec en leur centre l'opinion publique. A l'échelle du XVIIIe siècle, se pose ainsi la question d'un proto constitutionnalisme.