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Papernik, statisticien, professeur à l'Université hébraïque de Jérusalem, vient de passer une année sabbatique à Paris, avec sa femme, Eva - avocate qui assure la défense de nombreux Palestiniens -, et leurs deux enfants. Dans l'avion qui les ramène en Israël, avec d'autres Juifs en provenance de divers pays, tous partagent un même sentiment : celui de rentrer à la maison. Mais c'est Papernik le coeur du roman. L'"Oblomov", de Gontcharov a-t-il incarné, une fois pour toutes, la paresse ? Papernik, lui, incarne le rêve du sexe. Il ne peut regarder une femme sans l'imaginer à l'instant nue et gémissante. Aussi, pour apaiser sa faim érotique, se vautre-t-il dans la nourriture. Et il arrive un moment où, entre le gâteau tiède aux pommes et la passante, il n'est pas sûr qu'il ne choisisse le premier. Pourtant, du jour au lendemain, voilà le rêveur emporté au plus profond d'une dépression qu'aggrave la quarantaine. Jusqu'à ce qu'il retrouve "pure" sa fille qu'il croyait en danger (de liberté sexuelle). Papernik revient alors à Eva, sa Pénélope, c'est-à-dire à la maison. L'auteur brosse ici un tableau du plus ancien des peuples, aujourd'hui le plus jeune, par petits instants de vie drôles souvent, graves parfois, pour qu'Israël existe dans ces pages, pour lui-même et pour nous.