De la charte de 1968 qui prônait la destruction de l'État israélien, au mot d'ordre d'« État démocratique palestinien où Juifs, Musulmans et Chrétiens... > Lire la suite
De la charte de 1968 qui prônait la destruction de l'État israélien, au mot d'ordre d'« État démocratique palestinien où Juifs, Musulmans et Chrétiens coexisteraient pacifiquement » (en 1970-1971) pour en venir à partir de 1973-1974 à accepter l'idée d'établir « un pouvoir (un État) national, sur toute partie, si petite soit-elle, évacuée de la Palestine », le chemin a été long, conflictuel, dramatique. Comment, du refus du plan Rogers en 1970 et de toute solution négociée, la Résistance palestinienne évolue jusqu'à revendiquer en 1974 sa place autour du tapis vert de Genève et accepte enfin avec le plan de Fès en 1982 une solution globale fondée sur le droit de tous les États de la région à vivre en paix et en sécurité ? Si les premières phases correspondent par les armes et les objectifs à l'action d'un peuple qui renaît politiquement de ses cendres, les phases ultérieures au-delà de leur combativité, (la guerre de Beyrouth en étant un des plus éclatants exemples), des contradictions internes, des pesanteurs inévitables, des pressions internationales et des blocages inhérents au régime israélien, sont l'expression d'un peuple mûr, sûr de ses droits et de son potentiel, incarné par une organisation dont rien n'arrive à entamer efficacement la représentativité et plus que tout par un projet étatique, le futur État palestinien : une donnée qui après de multiples gestations est devenue un potentiel concret qu'on ne peut ignorer qu'au prix de la perpétuation d'une situation de guerre au Moyen-Orient.