Le mythe d'Odipe est le plus célèbre que l'Antiquité nous ait légué. On ne compte plus les écrivains qui se sont emparés de la tragédie des Atrides... > Lire la suite
Le mythe d'Odipe est le plus célèbre que l'Antiquité nous ait légué. On ne compte plus les écrivains qui se sont emparés de la tragédie des Atrides pour en livrer leur version. Voici celle de Voltaire.
S'il s'inspire des données du mythe, il s'en éloigne radicalement, par souci de vraisemblance dramatique. Chez lui, Odipe est innocent. « Inceste et parricide, et pourtant vertueux » : tel est le cri final de celui qui n'aura cessé de lutter contre son destin, refusant de se plier au décret inique des dieux. En cela, le dramaturge, en plus de remettre en cause l'univers même de la tragédie, fourbit ses armes contre la superstition, l'intolérance religieuse et le fanatisme.
Première pièce du jeune Voltaire qui signe pour la première fois de ce pseudonyme, Odipe (1719) rencontre un succès triomphal. En pleine querelle des Anciens et des Modernes, son auteur, en qui l'on voit aussi bien le digne successeur du théâtre classique que son réformateur, est consacré du jour au lendemain comme le grand dramaturge de son temps.
Cette édition reproduit les lettres rédigées par Voltaire après les premières représentations - où il justifie son traitement du sujet en regard des Odipe de Sophocle et de Corneille -, ainsi que la préface qu'il ajoute à la deuxième édition de 1730.