Le présent volume, qui contient les lettres d'Ernest et d'Henriette Renan, de 1846 à 1850 forme la suite des Lettres Intimes, publiées en 1896. Celles-ci,... > Lire la suite
Le présent volume, qui contient les lettres d'Ernest et d'Henriette Renan, de 1846 à 1850 forme la suite des Lettres Intimes, publiées en 1896. Celles-ci, qui embrassaient la vie d'Ernest Renan à Issy et à Saint-sulpice, continuaient elles-mêmes les Lettres du Séminaire, datées de Saint-Nicolas et commençant dès 1838. Ces trois volumes sont donc un dialogue continu entre Renan et les deux femmes qui veillèrent sur sa jeunesse et constituent la plus complète des autobiographies. Les lettres présentées aujourd'hui au public s'ouvrent peu de semaines après la sortie d'Ernest Renan du séminaire Saint-Sulpice ; elles décrivent les examens, les travaux, les luttes matérielles qui remplirent les années de début du jeune savant âgé de vingt-trois ans. En 1850, Henriette Renan terminait ses dix années de labeur en Pologne ; le frère et la soeur se réunirent pour vivre ensemble, et on peut considérer qu'une période particulière de la vie de Renan s'achève à cette date. Le caractère de ce volume diffère donc assez sensiblement de celui du précédent, consacré à une crise religieuse et philosophique. Quelques éclaircissements ont été ajoutés en note, toutes les fois que cela a été possible, spécialement sur les événements de 1848, présentés d'une manière si curieuse. Il est à remarquer que les lettres d'Henriette Renan, si belles dans leur accent de tendresse et de mélancolie, sont beaucoup moins nombreuses que celles de son frère. Il a été impossible de retrouver celles qui manquent, et de déterminer la cause de cette perle si regrettable. Le texte de cette correspondance, dont le manuscrit est à la Bibliothèque Nationale, a d'ailleurs été établi intégralement, sans autres coupures que celles, fort rares, que motivaient des raisons de famille. La sincérité et la plus scrupuleuse exactitude s'imposaient d'elles-mêmes, dans la publication de pages, d'où émane tant de beauté morale, et le seul désir des éditeurs est de n'y avoir pas manqué.