Nosferatu, c'est d'abord l'autre nom de Dracula, celui que Murnau a utilisé pour son film Nosferatu, eine Symphonie des Grauens, chef-d'oeuvre du cinéma... > Lire la suite
Nosferatu, c'est d'abord l'autre nom de Dracula, celui que Murnau a utilisé pour son film Nosferatu, eine Symphonie des Grauens, chef-d'oeuvre du cinéma muet expressionniste allemand, terrorisant les écrans du monde entier dès 1922.
Mais Nosferatu est aussi un autre personnage, démarqué de la brutalité esthétique un peu kitsch de la création originale par une finesse savante et mélancolique.
Si ces deux versants de la figure du vampire ont cristallisé quelques-unes des angoisses les plus fondamentales de la nature humaine (la peur de mourir, mais aussi et surtout la peur et le désir de l'autre, jusqu'à boire sa vie), ils l'ont fait sous des poétiques différentes et contrastées. Il s'agit peut-être aujourd'hui, pour mieux les comprendre, de les opposer : Nosferatu contre Dracula ?
Olivier Smolders est écrivain et cinéaste. Il est l'auteur d'une quinzaine de films troublants et puissants primés dans de nombreux festivals internationaux, dont Mort à Vignolle (1998), Nuit noire (2005) ou, dernièrement, L'Accord du pluriel (2017) et Axolotl (2018). Il a écrit de nombreux essais sur le cinéma très remarqués, dont Eraserhead de David Lynch (Yellow Now, 1998) et Voyage autour de ma chambre (Les Impressions nouvelles, 2009).