Un dieu, avant de naître, n'a pas de mère, mais un bourreau pour le séparer de lui-même, soit un cercle de prunelles plus noires que leur nuit, fixées... > Lire la suite
Un dieu, avant de naître, n'a pas de mère, mais un bourreau pour le séparer de lui-même, soit un cercle de prunelles plus noires que leur nuit, fixées sur le centre.
Il se connaît sans être encore, de toutes parts se voit prendre figure mêlé à son trône, couronner de regards qui vont rencontrer les siens.
Un dieu, juste avant qu'il les plonge dans son passé, ses yeux revêtent une couleur dont il fait l'offrande à la mémoire de son fidèle.
Donne-moi ton absence, ta fuite parmi les fleurs jaunes ; que ton corps là-haut sous le soleil ait une face cachée, que danse en mon honneur ton dos noir, dit-il pour la mémoire de sa femme, dont doucement on l'ampute juste avant la douleur.
Un dieu lègue la naissance de sa femme à la mémoire de leur mère. Les seins aussi, dirigés les uns vers les autres, formaient deux cercles concentriques lorsque le nombre décida qui serait l'origine et devant qui elle s'éloignerait.
Je vais mourir, dit en la fille le souvenir de la mère, depuis que tu n'es plus moi ; il m'est venu des larmes afin de diviser la lumière ; je vais entourer la Terre maintenant que tu règnes en son centre : je vais multiplier mes corps entre le soleil et les ombres.