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Comment lever la contradiction entre discours et histoire ? Sinon par la sortie de la scène représentative qui maintient cette opposition ? Par un texte dont la permutation réglée ouvre, non pas sur une expression parlante, mais sur le réel historique constamment actif ? Entre l'imparfait (séquences 1/2/3) et le présent (séquence 4) formant une matrice carrée engendrant la narration et sa réflexion, s'inscrit le travail qui détruit toute "vérité" spectaculaire ou imaginaire. Cette destruction porte non seulement sur le "sujet" éventuel du récit - son corps, ses phrases, ses rêves - mais aussi sur le récit lui-même qui se renverse et s'immerge peu à peu dans les textes de différentes cultures. L'écriture commence ainsi à fonctionner "dehors", à brûler dans un espace se construisant, s'effaçant et s'étendant à l'infini de sa production. Un tel théâtre, sans scène ni salle, où les mots deviennent les acteurs et les spectateurs d'une nouvelle communauté de jeu, doit donc aussi permettre de capter, dans ses croisements de surfaces, notre "temps" : arrivée du dialogue entre Occident et Orient, question du passage d'une écriture aliénée à une écriture traçante, à travers la guerre, le sexe, le travail muet et caché des transformations. Le roman imprimé ici n'est pas un roman imprimé. Il renvoie au milieu mythique en train de vous irriguer, de se glisser en vous, hors de vous, partout, depuis toujours, pour demain. Il tente de dégager une profondeur mouvante, celle d'après les livres, celle d'une pensée de masses ébranlant dans ses fondations le vieux monde mentaliste et expressionniste dont s'annonce, pour qui veut risquer sa lecture, la fin.