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« Pour avoir dissous les valeurs du XIXe siècle, Nietzsche s'est trouvé indissolublement mêlé à cette dissolution. Peut-être s'est-il ainsi placé dans la galerie de ces génies néfastes qui, à l'en croire, nous le verrons, ont fait rétrograder le cours de l'histoire. Si vain soit-il encore de parler de ses « responsabilités » - devant qui ? devant quoi ? -, il n'est pas étranger au fait que le XXe siècle allemand commence avec cinquante ans de retard. » Il y a un secret chez Nietzsche, et comme une dérive sombre de l'ouvre que ne recouvre aucune lecture désunie, sans vision première. C'est, nous dit Alain Clément, l'exode d'un philosophe qui coïncide avec le naufrage de la philosophie, dissipée depuis Socrate et rongée - avec l'histoire - par le ressentiment. S'il y a une défaite nietzschéenne, c'est que l'homme, désormais fragmenté et hors Monde, ne s'accorde plus qu'au seul chant de l'abîme.