Ne vous méprenez pas...

Comme les anciens troubadours, Daniel Slimak ne se contente pas d'être un poète. Bien beau d'ailleurs que la chanson ne l'accapare tout entier ! Car ce professeur de collège est aussi un auteur-compositeur créant pour le disque. Et, comme tel, un adepte du « vers pur » donc rimé, sinon d'alexandrin. Ce qui ne veut pas dire des plus naïvement formalistes ! « À quoi donc me sert la raison qui n'explique rien du tombeau ? » ces vers terribles témoignent bien de la gravité du propos, et d'un souci permanent, d'une volonté poussée, de sagesse.
« Qu'ai-je fait de la clé ? » poursuit en effet Daniel Slimak. Dépouillés de tout effet superflu, chantant l'amour sans âge (« celle que j'aime, ma guitare est faite d'elle »), se souvenant des promesses de son Évangile personnel et, surtout, perpétuant l'écho d'un drame qu'au bout des mots l'on devine sans recours, les poèmes publiés dans cet ensemble ne cessent d'être passionnés. Comme autant de mouvements d'une âme réconciliée, dans le poème, avec les choses, Ne vous méprenez pas en appelle à une mémoire commune sur la route des étoiles.
Aujourd'hui, toujours, beauté, le cour.