La dite crise des « migrants » ou des « réfugiés » place les Etats européens au pied du mur, au pied de leur frontières du moins, et tant les puissances publiques que les citoyens de ces Etats se trouvent confrontés à la nécessité d'agir - et/ou confrontés à la paralysie de l'action. Dans ce contexte, l'« Hospitalité » - notion maintes fois étudiée, déjà présente dans l'Antituité, et qui reçoit alors, dans sa version "judéo-chrétienne", le sens d'un accueil sans condition de l'étranger comme tel, d'emblée rapporté au vulnérable - n'est plus affaire d'histoire culturelle et de pure spéculation théorique.
Et pourtant, demeure la nécessité de réactiver et de poursuivre une pensée de l'hospitalité qui ne cède pas au vertige d'un activisme spontané ni à celui d'une résignation face à l'ordre chaotique des choses existantes. Précisément, se pose la question de savoir si ce qui nous est transmis sous le nom d'« Hospitalité » - dans sa grande diversité et hétérogénéité - convient pour penser la singularité de la situation présente