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« On les appelle monstres parce qu'ils montrent » affirmaient les Romains. Et, étymologiquement, le mot « monstre » vient du verbe latin signifiant « avertir ». Les Étrusques, les Grecs, les Babyloniens considéraient, eux aussi, leur naissance comme un signe des dieux permettant de prédire le futur. Par la suite, les Inquisiteurs du Moyen Age virent dans les monstres la preuve vivante de rapports avec le Malin ou les démons. Mais il faut peut-être chercher ailleurs les raisons de la fascination qu'exercent et qu'ont exercé les monstres. Pourquoi les Égyptiens, les Mayas, les Chinois provoquaient-ils artificiellement des monstruosités ? Pourquoi les rois et les empereurs s'entouraient-ils d'êtres difformes ? Pourquoi les alchimistes furent-ils les précurseurs de la tératologie ? Une chose est certaine : qu'il s'agisse de génétique, de l'évolution des espèces, de la différenciation cellulaire, tous les grands problèmes auxquels se heurtent aujourd'hui les sciences de la vie ont un point commun ; tous ceux qui se sont attachés à les résoudre ont rencontré les monstres sur leur chemin. A tel point que l'on peut se demander si les mythes et les légendes qui nous présentent des monstres, Cyclopes, sirènes, satyres, ressemblant étrangement à ceux qu'étudient les embryologistes, et qui leur attribuent un rôle capital dans l'histoire de nos origines, ne sont pas le souvenir de connaissances à leur sujet, aujourd'hui oubliées.