« Si je vous écris, ce n'est pas pour solliciter de vous une quelconque faveur, fût-ce celle d'un simple entretien. Ni pour porter à votre connaissance... > Lire la suite
« Si je vous écris, ce n'est pas pour solliciter de vous une quelconque faveur, fût-ce celle d'un simple entretien. Ni pour porter à votre connaissance quelque fait grave, dont vous n'auriez pas été informé, et demander votre intervention, votre médiation, votre arbitrage, mais pour vous dire deux ou trois choses que j'ai sur le cour. Vous avez été élu en 1995 sur la base d'un programme et de promesses qu'à peine en place vous vous êtes empressé d'enterrer et de renier. En 1997, vous avez provoqué des élections législatives anticipées qui ont précipité la défaite de votre majorité. Par la suite, vous avez semé le doute, la discorde et la division dans votre propre camp. (...) Vous avez affaibli la droite, les institutions, la France. « Votre bilan est-il si brillant qu'il vous autorise et qu'il nous incite à envisager votre réélection ? À trois ans du terme de votre mandat, vous voilà déjà en campagne, en selle et tout fringant, prêt à nous faire derechef don de votre personne. Merci du cadeau. Tenez-vous tant à couronner votre carrière en vous honorant d'être l'homme qui, après avoir fait battre Giscard et élire Mitterrand, aura ouvert les portes de l'Élysée à Lionel Jospin ? »