Une évidence s'impose, aujourd'hui comme hier : l'aberration d'un système qui met la Société et l'Économie au service de la monnaie, au lieu de mettre... > Lire la suite
Une évidence s'impose, aujourd'hui comme hier : l'aberration d'un système qui met la Société et l'Économie au service de la monnaie, au lieu de mettre la monnaie au service de la Société et de l'Économie - alors qu'elle n'en est que l'instrument.
S'il en est une conviction à retirer des événements monétaires au cours de ce siècle qui s'achève, elle est que cette aberration se perpétuera, tant que l'unité servant d'étalon et de médium d'échange international restera une monnaie nationale, communautaire ou pas, composite ou autonome, circulant pour transaction à l'intérieur d'un État.
Au moment où l'unification monétaire - et, avec elle, le grand dessein européen - prennent corps, on ne comprendrait pas que fut négligée l'occasion exceptionnelle qu'ils offrent, de corriger des vices de fonctionnement maintenant reconnus par tous - mis en évidence encore une fois, après beaucoup d'autres, par la crise de septembre 1992.
Jusqu'à une époque récente, notre organisation monétaire avait une excuse : l'absence de moyens qui permettent de trouver cet étalon et médium ailleurs que dans un système national : dans le secteur externe, où il serait doté de la propriété prestigieuse de stabilité en valeur réelle.
Cette excuse, elle ne l'a plus. Ces moyens lui sont, aujourd'hui, offerts par le développement des techniques de communication et d'informatique et, dans le secteur financier, l'extension prodigieuse d'une zone monétaire neutre entre les États et autour des États de la planète, qui est l'euromarché.
Ce sont quelques-uns de ces moyens nouveaux, et l'emploi qui pourrait en être fait pour la régulation monétaire, que cet ouvrage a pour objet de présenter.