Madeleine Pelletier (1874-1939)
"Depuis longtemps je désirais voir, de mes yeux, l'expérience socialiste qui se fait en Russie. Je n'espérais pas,... > Lire la suite
Madeleine Pelletier (1874-1939)
"Depuis longtemps je désirais voir, de mes yeux, l'expérience socialiste qui se fait en Russie. Je n'espérais pas, certes, trouver là le paradis. J'avais lu tout ce qui a été traduit en français, de Lénine, Trotsky, etc., et j'y avais appris que la Russie n'était pas encore en communisme, mais dans la période de transition qui doit nécessairement séparer l'état capitaliste de l'état communiste.
Ayant milité toute ma vie pour la révolution sociale, il me tardait de voir, ne fût-ce que le commencement de sa réalisation.
Le voyage, par les voies légales, m'était impossible. On m'avait refusé un passeport que je demandais innocemment pour Carlsbad, et même le simple sauf-conduit qui donne accès dans les régions occupées. Je résolus donc d'adopter les voies illégales.
Je m'adressai d'abord aux camarades, mais je n'obtins pas l'accueil que je me croyais en droit d'attendre. Chez nous comme partout, les questions de personnes, les rivalités, etc., priment de beaucoup les idées. Je ne pensais pas que pour aller en Russie, il me faille la permission de qui que ce soit ; n'étais-je pas libre d'aller là aussi bien qu'ailleurs."
En 1921, Madeleine Pelletier, médecin psychiatre et membre de l'Internationale ouvrière, part clandestinement pour la Russie soviétique.