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Et si Molière, rejeté par l'Église de son temps, présenté de longue date par nombre de metteurs en scène, de critiques et de comédiens comme un saltimbanque de gauche, libertin, athée voire anarchiste, était au fond plus marqué par le christianisme qu'on ne le pense ? C'est la thèse originale et quelque peu iconoclaste que défend ici Christophe Mory.
Molière naît en 1622, année de la mort de François de Sales. Les deux hommes ont été formés chez les jésuites de Clermont. L'époque est à la mise en place de la Contre-Réforme, avec une multiplication des ordres religieux. Or, le projet théâtral de Molière qui vise à corriger par la comédie les excès et défauts des hommes - ceux que François de Sales appelle « affections » - semble bel et bien inspiré par l'auteur de l'Introduction à la vie dévote et sa vision morale.
Molière ne s'est pas opposé à l'Église mais toute une part du clergé de l'époque a tenté de le broyer.
À l'heure où l'Église est interpellée sur ses propres pratiques, la dénonciation visée par la comédie Tartuffe est plus que jamais d'actualité.