Il est ici question non plus d'un roi rétrograde ou d'un dieu déchu, comme dans les premiers livres de Mohammed Khaïr-Eddine, mais d'un peuple se réveillant... > Lire la suite
Il est ici question non plus d'un roi rétrograde ou d'un dieu déchu, comme dans les premiers livres de Mohammed Khaïr-Eddine, mais d'un peuple se réveillant à sa propre liberté ; sur le point de prendre les armes contre ses spoliateurs. Le narrateur en est l'avant-garde mais, dès lors qu'il s'intègre au théâtre où l'on a arrêté l'histoire de son pays et celle plus explosive, de l'ensemble des pays du tiers-monde, il se transforme en un terroriste, ou un fidaï, ou un guérillero, ces diverses appellations étant, malgré l'acception que leur donne la réaction occidentale, aussi efficaces que le titre dont elle a affublé Marx et Lénine. Il peut devenir représentant légal de cette révolution que le peuple fait parfois sans le savoir. C'est pourquoi il accepte dans son exil réel ou psycho-physiologique d'essuyer les plus petites vexations, en vue de donner à l'homme de la tribu le pouvoir de frappe, sans quoi toute dictature peut triompher et faire subir au monde vivant les conséquences de son suicide moral.