Lorsque Jean Cocteau disait, dans le "Testament d'Orphée" : « Les poètes ne font que semblant d'être morts. », ne pensait-il pas qu'un jour, un... > Lire la suite
Lorsque Jean Cocteau disait, dans le "Testament d'Orphée" : « Les poètes ne font que semblant d'être morts. », ne pensait-il pas qu'un jour, un écrivain passionné comme lui, saurait faire le récit de sa vie et nous révéler - derrière la légèreté du prestidigitateur de génie - la gravité du poète et de l'homme ? Pour cette vie, qui fut un roman, il fallait une biographie originale. Se coulant dans l'esprit de Cocteau, Philippe de Miomandre imagine ici un dialogue entre le jeune Angelo - double du poète - et Jean Cocteau lui-même. Il nous entraîne au cour d'une époque qui, comme celui qui en fut le grand prêtre, fut habile à se donner - par politesse - des airs légers. Autour de Cocteau, une incroyable ronde : de Marie Laurencin à Picasso, de Sarah Bernhardt à Edwige Feuillère, de Mounet-Sully à Jean Marais, de Diaghilev à Eric Satie, d'André Gide à Mauriac, en passant par Jouhandeau ; tous ont sillonné une existence unique de romancier, de dramaturge, de cinéaste, de poète surtout. Près de lui, d'étonnants mécènes : les Weisweiller, Coco Chanel, Marie-Laure de Noailles, et la fameuse Misia Sert, qui engage - à Venise - sa rivière de diamants, pour payer l'enterrement de Diaghilev... Par-delà l'étincelant miroir, apparaît un autre visage, un Cocteau prodigue de travail, mais aussi un homme qui a su aimer : témoin, la tendresse vigilante, dont il a entouré le jeune et terrible Raymond Radiguet ; témoin, la lutte courageuse en faveur d'un Jean Genet, alors hautement scandaleux ; témoin, les efforts pour sauver Max Jacob, en route vers les camps de la mort. Philippe de Miomandre nous donne ici la biographie inattendue de celui qui se disait le plus inconnu des hommes connus.