Nous ne savons plus rien de la miséricorde. La preuve, nous croyons que nous existons pour la recevoir, et le prêtre pour la distribuer. Elle vaudrait... > Lire la suite
Nous ne savons plus rien de la miséricorde. La preuve, nous croyons que nous existons pour la recevoir, et le prêtre pour la distribuer. Elle vaudrait pour tous, sauf pour lui. Et tant pis s'il n'est pas parfait : qu'il se débrouille avec ses faiblesses et ses fragilités ! Or un prêtre n'est prêtre ni par lui-même, ni pour lui-même. Il a besoin de tous pour sans cesse recommencer à le devenir. Il faut qu'il reçoive d'eux, en retour de son propre don, ce qu'il leur annonce, leur communique, leur offre. Ceci est vrai également quand le prêtre âgé doit progressivement renoncer aux activités pastorales et à beaucoup de contacts. Mais quel pardon peuvent espérer les prêtres quichutent, qui pèchent, qui sacrifient à la mélancolie, à l'argent, au mensonge, à l'alcool, à la chair ou pire ?Allant sans concession au bout des ténèbres qui n'épargnent personne et réclamant avec force les peines qui au besoin doivent être exercées, c'est en évêque, en pasteur de pasteurs, que Gérard Daucourt nous exhorte ici à voir aussi en chaque prêtre un enfant de Dieu et un frère humain. Gérard Daucourt a été évêque de Troyes, d'Orléans et de Nanterre.