A priori, rien ne destinait Jean Van Hamme à devenir le scénariste le plus lu de la bande dessinée franco-belge actuelle. Rien si ce n'est une indéfectible envie de raconter des histoires ! À tel point qu'il abandonne une brillante carrière d'ingénieur commercial, au sein de diverses multinationales. Avant cela, en 1968, Jean Van Hamme avait toutefois réussi à ramener l'un des maîtres de la BD, Paul Cuvelier, à sa table à dessin en signant pour lui différents scénarios.
Une expérience concluante, qui l'entraîne à multiplier les collaborations avec les plus grands dans les années qui suivent. Au fil des ans, Van Hamme signe un nombre incroyable de séries, qui deviendront autant de succès retentissants. Il est capable de passer du folklore nordique de « Thorgal » à l'espionnage moderne de « XIII » ou « Largo Winch », ou de reprendre avec brio un monument tel que Blake et Mortimer.
Très éclectique, il creuse pourtant certaines thématiques au sein d'une oeuvre des plus denses : ainsi, ses héros le sont souvent malgré eux (Thorgal, Histoires sans héros), accrochés par un univers hostile (Thorgal, Largo Winch, Rani) ou une quête d'identité (XIII, Western) persistante. Si, aujourd'hui, il entend se consacrer davantage au roman, au théâtre et à la télévision, Jean Van Hamme reste une pierre angulaire du 9e art.
En attestent ses multiples prix et autres décorations officielles, et son activité de président du Centre Belge de la Bande Dessinée.
Dominique Bertail est né le 27 mars 1972 à Tours.
Après un Bac économie, il suit les cours de l'école des Beaux-Arts de Rennes puis d'Angoulême (section bande dessinée). Il réalise un fanzine avec quelques amis et participe à l'album collectif "Les Enfants du Nil 3" aux Éditions Delcourt.
"L'Enfer des Pelgram" est né de sa rencontre avec Thierry Smolderen, professeur à Angoulême, qu'il connaissait depuis longtemps en tant que critique aux Cahiers de la BD.
Il a su qu'il deviendrait dessinateur en découvrant Lucky Luke et Blueberry. Il apprécie particulièrement Giraud, Shirow, Juillard et Otomo.
Djief (de son vrai nom Jean-Franc?ois Bergeron) est ne? en 1971 à Montréal. Enfant plutôt introverti - mais dont l'aisance au dessin est pour sa part criante ! - il comprend vite que la bande dessinée est le moyen d'expression parfait pour lui.
Quand il ne dessine pas, le jeune québecois dévore donc des recueils du Journal Spirou, où il s'évade en compagnie des "Tuniques bleues", de "Yoko Tsuno", de "Natacha" et de "Gaston".
Quelques années plus tard, Djief découvre Giraud/Moebius, Hermann, Rosinski et décide d'intégrer une école de graphisme, qu'il quitte assez rapidement pour apprendre en autodidacte l'animation 3D et la conception de jeux vidéo.
Après quelques années passées à travailler dans ces deux milieux, il décide de se consacrer au 9ème art au de?but des anne?es 2000. Djief commence par réaliser un rêve en publiant chez Spirou, le journal de son enfance, deux histoires courtes écrites par Alcante, qui lui a été présenté par le rédac-chef de l'époque, Thierry Tinlot. Ces deux récits - Un homme à son image et Ad vitam æternam - ne sont rien de moins que les balbutiements du futur "Pandora Box".
Djief publie ensuite avec Nicolas Jarry la se?rie "Le Cre?puscule des dieux" (Soleil, 2007-2016) puis deux diptyques réalisés en solo.
L'un de S-F - White Crows (2011-2012, Soleil) - et l'autre se de?roulant dans le New-York des anne?es 20 : Broadway : Une rue en Ame?rique (2014-2016, Quadrants). Il poursuit avec un OVNI : Saint-Germain, sur un scénario de Thierry Gloris (2009-2010, Glénat). Avec ce diptyque de cape et d'épée entremêlé de science-fiction, Djief adresse un message clair : il aime explorer des univers graphiques différents et refuse de se retrouver enfermé dans un moule.
Il le prouve à nouveau grâce à la trilogie "Liaisons dangereuses - préliminaires" (2017-2019), sce?narise?e par Ste?phane Betbeder et publie?e aux Éditions Gle?nat.
Le duo s'entendant à merveille, Djief et Betbeder collaborent à nouveau sur une nouvelle se?rie grand public intitulée "Cre?atures", prépubliée dans le journal Spirou et paraissant chez Dupuis en 2020. Au programme : une bande de gamins livrés à eux-mêmes dans une New-York post-apocalyptique recouverte par un mystérieux brouillard. Brouillard aussi poisseux que le fascinant suspense nimbant ce nouveau récit...
Nourri aux grands maîtres de la BD franco-belge (comme Franquin ou Walthéry) le québécois Djief fait perdurer leur souci de lisibilité et d'esthétisme tout en utilisant des outils informatiques de pointe, qu'il complète toutefois d'un travail à l'encre de chine purement artisanal.
Bluffant de justesse dans ses cadrages et sa narration, impressionnant de maîtrise lorsqu'il développe action ou émotion, Djief emballe l'imaginaire et ses lecteurs avec "Créatures", la nouvelle grande série qu'il publie chez Dupuis en compagnie de Stéphane Betbeder.
Efa est né à Sabadell, en Espagne, le 6 décembre 1976. A 13 ans, il rentre au lycée sans conviction, l'abandonne pour une école d'arts et métiers où il suit des études de graphisme, puis quitte également cette dernière.
Dès lors Efa décide d'être son propre formateur. Ce qu'on appelle un autodidacte, quoi.
Le secret d'Efa pour se former lui-même ? Profiter de la vie ! Pendant ces années de jeunesse bénies, l'artiste dessine de tout, beaucoup, et joue de la guitare avec des groupes de rock montés avec des collègues. En 1995 il réalise avec des amis son premier fanzine: Realitat Virtual. À partir de cette date, Efa travaille dans un studio de dessin animé et en parallèle comme illustrateur free- lance.
Efa entre en bande dessinée grâce à une collaboration avec Toni Termens au scénario qui donnera, en 2001, la série "Les Icariades" (3 tomes et une intégrale parus chez Paquet). En 2002, il se lance dans une série en solo, "Rodiguez" (2 tomes, chez Paquet également). En 2004, il publie (à nouveau chez Paquet) L'Âme du vin, album intimiste qu'il scénarise et dessine. Entre 2007 et 2009, il dessine et met en couleurs la série "Kia Ora" (3 tomes chez Vents d'Ouest, sur un scénario d'Olivier Jouvray et Virginie Ollagnier).
En 2008, il rejoint l'équipe d' "Alter Ego", où il retrouve Mathieu Reynes, un auteur rencontré chez Paquet.
En 2011, Efa publie avec Régis Hautière, chez Delcourt, les deux tomes de la série "Yerzhan" (inachevée à ce jour). Puis il rempile pour la deuxième saison d' "Alter Ego", dont il dessine 3 tomes. En 2014, il publie "Le soldat" avec Olivier Jouvray aux Éditions Le Lombard. Chez le même éditeur il réalise Monet, nomade de la lumière en compagnie de Salva Rubio (2017).
Cet album, où le duo rend hommage à l'obsession du peintre pour la lumière, leur vaut une nomination aux Eisner Awards. Efa travaille ensuite avec Denis Lapière sur "Seule" (2018, chez Futuropolis). Avec Lapière toujours, il compose des histoires courtes pour le deuxième tome du collectif "Marsupilami", chez Dupuis.
En 2020, Efa intègre la prestigieuse collection Aire libre avec Rubio et Django, main de feu, remarquable biographie consacrée à la jeunesse du célèbre musicien Django Reinhardt.
L'album est préfacé par un maître du jazz manouche : Thomas Dutronc. Toujours avec Rubio, Efa s'intéresse maintenant à un autre artiste : Degas. La danse de la solitude, biopic dans la lignée de son "Monet", est prévu aux Éditions Le Lombard.
Influencé par Terrence Malick, Miyazaki, Doisneau, Capra, Rockwell, Jillian Tamaki ou encore les "Spirou" de Tome et Janry, Efa a autant de possibilités graphiques que d'influences éclatées.
Percutant sur "Alter ego", intimiste sur Monet, nomade de la lumière, chatoyant sur Django, main de feu, l'artiste espagnol mène un chemin graphique où chaque album est une surprise. Et une réussite.
Christian Durieux n'a que 13 ans lorsqu'il propose ses premières planches à Spirou. Elles sont refusées, et le jeune homme s'oriente vers un parcours plus classique, en fac de lettres, avant que ses vieux démons ne reviennent frapper à sa porte, l'incitant à s'inscrire à l'institut St-Luc de Bruxelles.
Il n'y fait qu'un an, s'estimant trop vieux pour les études, mais y acquiert suffisamment de bagage pour, cette fois, parvenir à pousser la porte du journal de Tintin.
C'est aux côtés de Jean Dufaux, puis Luc Dellisse, qu'il creuse une veine réaliste et sombre, mais Durieux, qui se définit lui-même comme une « éponge super absorbante », a plusieurs cordes à son arc. Le one-shot « Benito Mambo » prouve au public qu'il est aussi capable d'être « enlevé et joyeux », clou enfoncé par ses multiples incursions dans le domaine de la jeunesse.
Devenu auteur complet, s'il prône toujours ses références, il est certain qu'aujourd'hui, l'éponge regorge de talents !
Né un 21 avril, tout comme le Journal de Spirou, Jose Luis Munuera s'imprègne de bande dessinée franco-belge humoristique dès l'enfance. Dans les années 1970, un certain nombre de classiques ("Spirou et Fantasio", "Astérix") sont traduits au-delà des Pyrénées et captivent son oeil d'enfant.
Jeune adulte, il étudie les Beaux-Arts à Grenade avant d'envisager avec aplomb une carrière dans le neuvième art. Malheureusement, le paysage éditorial de son Espagne natale n'est alors que peu enclin à accueillir des bandes humoristiques, penchant naturel de l'aspirant dessinateur. C'est à Angoulême que son destin prend forme. Lors d'un pèlerinage au Festival International de la Bande Dessinée, Munuera fait la connaissance de Joann Sfar avec qui il débute une série d'aventure aux Éditions Delcourt ("Les Potamoks").
Le duo poursuit sa collaboration chez Dargaud, en imaginant l'enfance de Merlin l'enchanteur. Après quatre albums, Sfar délaisse "Merlin" et cède sa place de scénariste à Jean-David Morvan. Avec Morvan, Munuera trouve l'alter ego parfait pour exploiter son exubérance graphique. Au début des années 2000, le tandem Morvan-Munuera s'impose comme l'un des plus prometteur de la bande dessinée populaire.
En 2004, Munuera entame "Nävis", une spin-off de la grande saga de science-fiction "Sillage" de Buchet et Morvan.
La même année, Jose Luis et Jean-David sont choisis pour succéder à Tome et Janry aux commandes des aventures de "Spirou et Fantasio". Le temps de quatre albums, ils tracent les contours d'un Spirou moderne, bourré d'action et de gadgets, ouvertement inspiré par la dynamique du manga.
Après cette période dédiée au fameux héros des Éditions Dupuis, Munuera éprouve le besoin d'explorer des genres plus sombres ; il enchaîne "Le Signe de lune" (avec Enrique Bonet), "Fraternity" (avec Juan Diaz Canales) et "Sortilèges" (avec Jean Dufaux) aux éditions Dargaud. En 2010, il se replonge dans la bande dessinée classique qu'il aime tant, en illustrant les albums pour enfants "P'tit Boule et Bill" et en signant son grand retour dans le Journal de Spirou avec "Les Campbell", dont le premier album paraît en 2014.
Passé la quarantaine, Munuera n'a rien perdu de son enthousiasme de pirate !