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Alors que les discours se sont multipliés ces dernières années sur la désaffection des paysans sénégalais envers l'arachide, la colonisation agricole d'une forêt légalement protégée en Casamance vient rappeler le lien fondamental qui les unit à cette culture. En analysant les facteurs de cet attachement à l'arachide et en mettant en évidence leurs stratégies spatiales, cet ouvrage témoigne de l'engagement des paysanneries pionnières sénégalaises à maintenir une culture dont le rôle social demeure essentiel et dont l'histoire se confond avec la leur, comme avec celle de tout un pays. Reposant sur une remarquable organisation sociale et religieuse, stratégies foncières et alliances politiques permettent aux migrants de faire triompher leur modèle d'occupation de l'espace. Dans un même temps, par la recherche de nouvelles activités, inscrites dans un territoire de mobilité et qui anticipent la « fin de la terre », et par un début de dépassement des identités ethniques, ces paysans dessinent les traits d'une modernité des sociétés rurales africaines.