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À 48 ans, après trente ans de militantisme à gauche, devenu en quelques mois, grâce aux sondages, l'un des hommes politiques les plus populaires de France, Michel Rocard reste un inconnu pour la plupart des Français. On ne retient de sa déjà longue carrière que les coups d'éclat. Une majorité de Français voit en lui le meilleur espoir de la Gauche de briser cette "fatalité de l'échec", qui maintient - depuis vingt ans - toute une génération politique en marge des responsabilités. Mais nombreux sont ceux qui s'interrogent, au Parti socialiste comme ailleurs, sur le "phénomène Rocard". Révolutionnaire pour les uns, autogestionnaire pour les autres, social-démocrate ou "social-technocrate", "roue de secours du capitalisme", porte-parole du courant chrétien de gauche, étatiste, socialiste modéré, planiste, révisioniste, on a tout dit, et le contraire de tout, pour le qualifier. Une de ses phrases préférées est qu'"en politique on n'est pas tant ce que l'on dit, que ce que l'on fait". Or, en trente ans, de la SFIO au PSU, de l'Inspection des Finances au Forum de l'Expansion, des meetings de la Gauche révolutionnaire aux plateaux de la télévision, du Club Jean Moulin au secrétariat national du Parti socialiste, de l'ENA à la mairie de Conflans-Sainte-Honorine, Michel Rocard a beaucoup dit et beaucoup fait. C'est dans ce passé qu'il faut savoir lire son avenir.