Biographie de Daniel Salvatore Schiffer
Ce livre, au carrefour de la philosophie et de la littérature, est centré, à travers l'analyse des ouvres de Nietzsche, Baudelaire, Wilde et Kierkegaard, sur ce que l'auteur appelle « une esthétique de l'âme et du corps ». C'est là une thèse allant à l'encontre du dualisme platonicien comme du rationalisme cartésien pour se situer aux confins de l'hédonisme épicurien et de l'ascèse stoïcienne. C'est ce que l'auteur nomme, en accord avec Oscar Wilde en son De profundis et Sartre en son Baudelaire, la « spiritualisation du corps » et la « matérialisation de l'âme ».
Ce que cet ouvrage examine donc, ce sont, en une étude originale et inédite, les bases philosophiques tout autant que le contexte historique dans lesquels le dandysme est né.
Les deux penseurs majeurs sur lesquels l'auteur se fonde sont Sören Kierkegaard et Friedrich Nietzsche.
Ainsi la deuxième partie de cet essai est-elle consacrée à Kierkegaard et à sa « théorie des trois stades » : comment il passe, dans Le Journal du Séducteur notamment (où son héros apparaît comme l'archétype du dandy moderne), de l'esthétique au religieux.
La troisième partie de cette étude gravite autour de l'ouvre de Nietzsche et, en particulier, de sa théorie du « philosophe-artiste ».
Car c'est en une dynamique exactement inverse à celle de Kierkegaard que sa réflexion s'insère dès lors qu'elle part du religieux pour aboutir, après la mort de Dieu et sa critique des valeurs morales, à l'esthétique.
D'où l'importance de Baudelaire et de Wilde, chantres du dandysme : attitude existentielle perçue, ici, comme étant l'application, sur le plan poético-littéraire, de concepts philosophico-esthétiques.
Car c'est à la croisée de la démarche kierkegaardienne et du projet nietzschéen que le dandysme se situe, ainsi que l'indique la première partie (suite athéologique) de ce livre et que le confirme sa quatrième partie (métaphysique du dandysme).