Les livres sur les personnes âgées se ressemblent et se répartissent en deux catégories : les littéraires et les médicaux. Écrit à la première... > Lire la suite
Les livres sur les personnes âgées se ressemblent et se répartissent en deux catégories : les littéraires et les médicaux. Écrit à la première personne, d’une plume légère et élégante, celui-ci est avant tout un mode d’emploi. C’est aussi l’histoire depuis la naissance d’une fille et de sa mère. Que dit-il ?
Si l’affection, l’amour sont naturellement indispensables à la cohabitation ou aux soins et aux visites aux parents entrés dans une grande vieillesse, ils ne sont pas suffisants. Quand les petites cellules disparaissent, que les échanges s’appauvrissent, que la dépendance physique s’accentue, on ne peut plus se comporter comme avant. Comment aborder cette période ? En la rendant positive, active, en combattant la résignation et la passivité devant l’inéluctable. Pour faciliter ces nouvelles relations, on peut apprendre à les construire et même à les enrichir. Pourtant, il est difficile, parfois ardu de devenir la mère de sa mère.
Deux écueils majeurs sont à éviter : l’ennui et l’agacement. Que faire ? Ne pas demander à quelqu’un ce qu’il ne peut pas vous donner, apprendre à raconter davantage, ne pas hésiter à répéter et répéter encore ; trouver les mots qui apaisent, faire appel à l’expérience des autres.
Mais on ne peut donner que ce qu’on est et Jung écrivait : « On guérit avec ce qu’on est »… donc il faut se nourrir au dehors, vivre sa vie, engranger et venir déposer cette moisson dans les vieilles mains usées. Plus profondément, pour rendre la vieillesse de l’autre plus douce, il n’y a pas d’autre choix qu’avancer sur son propre chemin, essayer d’acquérir un coeur plus ouvert, un peu plus de sagesse et cela passe par un travail sur soi-même. Fondée sur l’altruisme et la réflexion, c’est une magnifique leçon de vie et de fin de vie que donne ici Dominique Raoul-Duval.
Dominique Raoul-Duval a travaillé dans l’édition pendant quarante ans et a publié comme coauteur Les Dialogues ou le saut dans l’inconnu (Aubier 1989) et Petits dialogues d’hier et d’aujourd’hui (Aubier 1991).