Une rencontre entre la pensée pessoanienne et l'anthropologieAvec Le livre de l'intranquillité de Fernando Pessoa, la littérature élève à un niveau... > Lire la suite
Une rencontre entre la pensée pessoanienne et l'anthropologieAvec Le livre de l'intranquillité de Fernando Pessoa, la littérature élève à un niveau très rare ce qui est possible d'une sensibilité et d'une lucidité humaine. Albert Piette mélange l'écriture de Pessoa, des phrases majeures qu'il retient du Livre et ses propres réflexions sur l'anthropologie et la tâche de l'anthropologue. Celui-ci est présenté comme un être à part, qui ne ressemble pas à ce que nous savons des sociologues ou des ethnologues. Qu'est-ce que l'Anthropologue regarde ? Comment regarde-t-il ? Qu'est-ce qu'il sait ? Qu'est-ce qu'il sent ou ressent ? Comment vit-il lui-même ? Quel pourrait être son rôle pédagogique ? À l'horizon, en dialogue constant avec Pessoa, se profile un nouveau « métier », ou plus encore un « destin »? : dire la réalité.À l'horizon, en dialogue constant avec Pessoa, se profile un nouveau « métier », ou plus encore un « destin »? : dire la réalité. EXTRAITL'Anthropologue retient aussi les sensations infimes, causées par des choses minuscules (p. 517). Il décrit « ces demi-tons de la conscience » (p. 212), qu'il sait être propres à chacun. « La vie est essentiellement un état mental » (p. 121). L'Anthropologue doit-il ressentir ce que les gens ressentent ? Pas nécessairement. Son rôle est de savoir puis d'écrire que ce qui a été ressenti. Et c'est cela une bonne part de la réalité : « Ce qui a été ressenti, voilà ce qui a été vécu » (p. 361).À PROPOS DE L'AUTEURAlbert Piette est professeur d'anthropologie à l'UniversitéParis-Nanterre et membre du Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative (CNRS).