Distance, écart, brutalité, force, acharnement, fureur, rage, transgression, agression, sévices, répression, torture, oppression, sacrifice, inceste... les épreuves par lesquelles se déploie ou s'exprime la violence, loin des mots, dans ce qu'il conviendrait de qualifier de bestialité de l'humain sont multiples. La violence, physique ou morale, est déclinée à l'infini dans l'écriture romanesque de Mario Vargas Llosa et contenue dans chacun de ces mots. Si selon Gabriel García Márquez, Mario Vargas Llosa le rapporte dans l'essai qu'il consacre à l'écrivain colombien, pour écrire un bon roman sur la violence, il faut l'aborder de manière détournée, dans ses conséquences et non dans la description de décapités, d'éventrés..., l'écrivain péruvien, lui, l'aborde sous différents angles, selon les besoins de la narration. Il s'agit dans cet ouvrage de comprendre comment le texte, tissu verbal, peut rendre compte de cette litanie de manifestations de la violence, s'il n'y a pas un écart entre le dit et la manière de le dire dans l'ouvre de Mario Vargas Llosa. C'est dans l'écart ou dans la réduction de celui-ci que s'immisce l'autorité de l'écrivain, celle qui révèle le texte et son contenu au lecteur, la seule capable de sublimer la matière violente car dans les ouvres, en prenant chair grâce aux mots, la violence fait sens.