« Ce qui attire l'attention des douaniers, c'est l'étrange appareil qu'ils sortent des caisses de M. d'Hauterives, sur lesquelles on a imprimé au... > Lire la suite
« Ce qui attire l'attention des douaniers, c'est l'étrange appareil qu'ils sortent des caisses de M. d'Hauterives, sur lesquelles on a imprimé au pochoir : Historiographe Cie, Montréal, Canada. Une étrange dénomination pour l'un de ces appareils qu'on a importés en grand nombre l'année précédente, qu'ils ont parfois eu l'occasion de vérifier, tous dotés d'un nom "savant", emberlificoté : cinématographe, kinétographe, phantascope, veriscope, electric theater, etc. Vingt appellations pour le même objet : un projecteur de photographies animées, de "vues animées", comme on commence à dire. » En 1897, Marie de Kerstrat, comtesse de Gransaignes d'Hauterives, quitte sa Basse-Bretagne natale pour devenir projectionniste ambulante des films de Lumière, Pathé, Méliès, au Québec d'abord, où elle arpente en traîneau les étendues enneigées, aux États-Unis ensuite, où elle fera fortune en compagnie de son fils Henry. La vie de la comtesse « des vues animées », personnage exceptionnel des débuts du cinéma en Amérique du Nord, est un vrai roman d'aventures.