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Marguerite de Valois, que son étrange postérité nomme « la reine Margot », n'est pas uniquement ce personnage d'amoureuse sulfureuse dont l'imagination populaire s'est engouée. Cette femme, sour et épouse de rois, est bien autre chose qu'une simple figure d'alcôve.
Fille d'Henri II et de Catherine de Médicis, elle naît en 1553, au cour d'une France déchirée par les guerres de religion. Son mariage avec le protestant Henri de Navarre ? des noces dites « vermeilles » ? coïncidera avec le massacre de la Saint-Barthélemy. Quel signe du destin !
À Nérac, devenue reine de Navarre, elle crée une cour raffinée. Son tempérament ardent, volontaire, son goût farouche de la liberté la mènent sur tous les chemins et jusqu'aux complots et entreprises dangereuses confiés d'ordinaire aux seuls hommes. Si bien qu'on la voit s'enfuir, sur les routes de France, à la fois chassée, parfois magnifiquement reçue, intrépide et risquant sans cesse sa vie. Des erreurs, elle en commet : à cause de son désastreux jeune frère, François d'Alençon, de ses amants, qu'Henri III et Catherine de Médicis font assassiner ou livrer au bourreau. Jusqu'au jour où elle est retenue prisonnière à la citadelle d'Usson et y demeure dix-neuf ans. Son étonnante vitalité, sa vive intelligence ont raison de l'adversité : habile, elle négocie l'annulation de son mariage avec celui qui est devenu le roi Henri IV. Revenue à Paris, chargée d'ans et de kilos, écrivant et lisant sans cesse, elle prend le nom de Marguerite de France et duchesse de Valois et s'éteint en 1615, incarnant depuis lors la plus étonnante princesse de l'histoire de France.