L'ouvre de Proust ne s'explique ni par les intuitions intemporelles de l'écrivain ni par quelque rumination autistique. Il est temps d'abandonner ces... > Lire la suite
L'ouvre de Proust ne s'explique ni par les intuitions intemporelles de l'écrivain ni par quelque rumination autistique. Il est temps d'abandonner ces préjugés des années trente et de donner à cette ouvre sa vraie physionomie, de la situer dans le débat esthétique international qui porte jusqu'à l'orée du XXe siècle les étranges propositions du romantisme allemand. Vers cette autobiographie fictive, A la recherche du temps perdu, convergent en réalité les longues spéculations que Proust a menées à partir de propositions qu'il a passionnément discutées, transposées en toutes sortes d'écrits (essais, préfaces, Jean Santeuil, Contre Sainte-Beuve), avant qu'elles puissent, enrichies d'autres adjonctions idéologiques, servir de socle épistémologique au livre qui a fait sa célébrité. C'est par une enquête qui ne se limite ni à la littérature ni au territoire français, par la remise en question des interprétations imposées aux écrits proustiens, que cette étude peut retrouver les lignes de force qui commandent une fabrication imaginaire et éclairent sa modernité plastique.