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« Lumière nomade » a obtenu le Prix Robert Goffin. "Chez Philippe Leuckx, la magie heureuse des mots s'apparente à la dentelle ; elle est pour lui « secourable » ; dès lors, l'exil est douceur, et non douleur. Ombre et lumière se déclinent à fleur de peau, même si, à la fin, « les pieds sont trop lourds » : trop lourds au seuil de la nuit ?Car la nuit, plus qu'une « lumière nomade », semble révéler au poète des « terres désolées ». Dès lors, reviendra-t-il à une « écume qui pointe » ? La lumière transpose, mais elle peut aussi cingler. « J'attends, cette lumière cinglante » : pour éclairer plus impitoyablement, soit plus lucidement encore que ne le fait, pour lui, la nuit, « les terres désolées » ? En attendant, la lumière va, se pose, balbutie, étire ses impressions, construit une atmosphère davantage de ville que de champs. Même si « parfois l'âme des blés convoque » l'auteur, lui « intime les mots d'enfance et de grange », le « somme de revenir à plus de densité ». Soit à davantage de matière (le blé : le pain) ? La densité, Philippe l'avait d'abord évoquée d'une façon proustienne : « le moment dense retrouvé dans l'assise d'un parfum ou au clair mouvement d'un rideau vers la mer. »
Ensuite (changement de registre ?) : « Dans la nuit qui vient à plus de densité, nous n'avons plus que du silence en poche ». Mais il nous avait prévenu : « On demeure presque sans voix, le filet d'émotion contenu. » (extraits de la préface de Monique Thomassettie). « Une écriture fluide, en clair-obscur. C'est une oeuvre enchantée », (Jean-Luc Wauthier, président du jury du prix Robert Goffin). Après des études de lettres et de philosophie, Philippe Leuckx a consacré son mémoire de licence à Marcel Proust avant d'enseigner au C. E. S. Saint-Vincent à Soignies.
Poète, critique, il collabore à de nombreuses revues littéraires francophones (Belgique, France, Suisse, Luxembourg) et italiennes. Ses fréquents voyages ont constitué les sources d'une ouvre poétique forte aujourd'hui d'une quarantaine de recueils, dont plusieurs ont été primés. Certaines de ses ouvres ont été traduites en italien et en croate.